À un peu moins d’un mois du sommet sur le climat à Belém, les discours et la diplomatie climatique se précisent
Les préparatifs de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP30, à Belém, au Brésil (du 10 au 21 novembre), sont officiellement entrés dans la dernière ligne droite. Les gouvernements ajustent leurs positions, la présidence brésilienne de la conférence dévoile sa feuille de route pour obtenir un résultat ambitieux et la société civile commence à se mobiliser plus intensément.
Dans ce contexte, AmbiciónCOP a organisé le 25 septembre une réunion d’information intitulée « Septembre climatique : 45 jours avant la COP30 », au cours de laquelle ont été analysés les enjeux politiques et communicationnels de la dernière ligne droite avant le sommet. La discussion a eu lieu pendant la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU80) et en même temps que la Semaine du climat à New York.
Le briefing a bénéficié des contributions de María Fernanda Souza, directrice nationale du changement climatique de l’Uruguay, qui a souligné l’importance du processus multilatéral et de la COP30 comme une occasion historique de relever l’ambition climatique, et de Mariana Castaño Cano, journaliste et experte en communication climatique, fondatrice de 10 Billion Solutions, qui a analysé comment le discours climatique et la communication stratégique sont essentiels pour mobiliser les citoyens, rendre les solutions visibles et renforcer la pression sur les gouvernements.
La combinaison de ces perspectives a montré que la communication sur le climat n’est pas un simple accessoire, mais un outil pour faire avancer les politiques face au changement climatique : à un moment où l’attention des médias est partagée entre de multiples crises mondiales, le défi consiste à expliquer la complexité du processus sans perdre le sens de l’urgence. La manière dont les histoires seront racontées dans les prochains jours influencera la perception publique de la COP30, la légitimité des négociateurs et la pression sociale pour exiger des engagements plus ambitieux.
Le rôle des CDN et l’urgence du 1,5 °C
Le débat a aussi porté sur les contributions déterminées au niveau national (CDN), les plans climatiques que chaque pays présente aux Nations Unies pour réduire ses émissions et s’adapter au changement climatique. À quelques jours de la date limite pour leur mise à jour, de nombreux grands émetteurs (tels que l’Union Européenne ou les pays du G20) ne respecteront pas les délais. Cela signifie que l’écart entre les engagements actuels et l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C reste important. Ici, le regard critique est inévitable : les pays reconnaissent l’urgence, mais les retards montrent un manque de cohérence entre le discours sur le climat et les décisions politiques. La conséquence est que la fenêtre pour atteindre 1,5 °C se rétrécit de plus en plus et que, si le rythme ne s’accélère pas, le coût social, économique et environnemental de l’inaction sera beaucoup plus élevé.
L’Amérique latine et le leadership brésilien
Un autre point central était le leadership de l’Amérique latine dans ce processus. La présidence brésilienne de la COP30 a promis de donner plus de voix aux communautés autochtones, à la société civile et aux acteurs de l’économie réelle. Un changement d’approche qui peut renforcer la légitimité des négociations et apporter de nouvelles perspectives dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques. Parmi les questions les plus urgentes qui seront abordées à Belém, on peut citer le financement de l’adaptation, le nouvel objectif mondial d’adaptation, la transition juste et les progrès réels dans les CDN. Ce point est essentiel car l’Amérique latine est une région très vulnérable au changement climatique et, d’autre part, elle peut faire preuve de leadership en proposant des solutions innovantes et en défendant la justice climatique dans un processus où les intérêts économiques l’emportent souvent sur les besoins humains.
Le multilatéralisme : imparfait mais indispensable
María Fernanda Souza a rappelé que, malgré les critiques, le processus multilatéral reste le seul espace où tous les pays négocient ensemble. Grâce à lui, des avancées historiques ont été réalisées, comme l’Accord de Paris, le fonds pour les pertes et dommages ou le nouvel objectif de financement climatique. La conclusion était claire : le multilatéralisme est complexe et lent, mais il reste l’outil indispensable pour soutenir l’action climatique mondiale. Et voici l’analyse que nous ne pouvons ignorer : même si ce système génère de la frustration en raison de sa lenteur, le démanteler serait une erreur. Le défi n’est pas de le remplacer, mais de le rendre plus inclusif, transparent et efficace, car, sans cadre commun, la fragmentation internationale serait encore plus dangereuse.
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La COP30 approche à grands pas. La question est la suivante : comment raconter cette histoire pour qu’elle inspire une action concrète ?