Les gouvernements, les scientifiques, les entreprises et la société civile se réunissent pour parler des mesures climatiques dont la planète a besoin

La COP30, qui se tient à Belém (Brésil) jusqu’au 21 novembre, est l’un des rendez-vous les plus importants de l’action climatique mondiale, réunissant plus de 50 000 participants de près de 200 pays et des représentants de plus de 170 gouvernements.

Ce forum permet de revoir les engagements internationaux issus de l’Accord de Paris (2015) et de fixer de nouveaux objectifs pour lutter contre le changement climatique.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président du pays hôte, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a défendu l’Accord de Paris et souligné la nécessité de fixer des objectifs climatiques plus ambitieux, tout en appelant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles. « Nous allons dans la bonne direction, mais à une vitesse insuffisante », a déclaré le président, avant d’exhorter l’auditoire à « surmonter la dépendance aux combustibles fossiles ».

Dans un contexte marqué par la montée des discours climatosceptiques, Lula a souligné l’urgence de renforcer la science et l’action : « Il est temps d’infliger une nouvelle défaite aux climatosceptiques », soulignant que la lutte pour la résilience et l’adaptation nécessite non seulement des ressources et des technologies, mais aussi la clarté et le consensus scientifiques nécessaires pour prendre des décisions efficaces au niveau mondial.

Cet article passe en revue ce qu’est la COP30, ses objectifs, les principaux axes de négociation, l’urgence de développer la résilience et l’adaptation, et le rôle du financement.

Qu’est-ce que la COP30 ?

La COP30 est la trentième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). C’est le forum annuel où les pays signataires du traité climatique de l’ONU se réunissent pour évaluer les progrès, renouveler leurs engagements et convenir de nouvelles actions face à la crise climatique.

Cette édition, qui se tient aux portes de l’Amazonie, revêt une importance particulière. D’une part, parce que ça fait dix ans que l’Accord de Paris a été signé ; d’autre part, parce que les effets du changement climatique sont déjà bien visibles partout dans le monde, surtout en Amérique latine.

Objectifs et axes de négociation

Les principaux objectifs de la COP30 sont les suivants :

• Consolider une feuille de route pour respecter l’Accord de Paris, qui vise à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C.
• Aller vers un système de financement climatique qui réponde aux besoins des pays les plus vulnérables. Lors de la COP 29 à Bakou, un objectif progressif de 1 300 milliards de dollars par an jusqu’en 2035 a été fixé, dont seulement 300 milliards ont été atteints.
• Garantir la justice climatique, en reconnaissant les responsabilités historiques des pays développés et en soutenant la transition des économies émergentes.
• Renforcer les stratégies d’adaptation et de résilience face aux impacts climatiques de plus en plus fréquents, tels que les tempêtes, les inondations ou les incendies de forêt.

Parmi les points les plus tendus des négociations, on peut citer le financement, la transition énergétique équitable et la répartition des ressources pour les pays les plus exposés à la crise climatique.

Résilience et adaptation, un impératif croissant

Au cours de la deuxième journée de la COP30, « le besoin croissant de développer la résilience face aux tempêtes, aux inondations et aux incendies » a été souligné. L’adaptation n’est plus une mesure facultative : c’est un pilier essentiel pour garantir que les communautés, les écosystèmes et les économies puissent supporter les impacts actuels et futurs du changement climatique.

Des investissements dans les infrastructures, la restauration des écosystèmes, l’urbanisme durable et l’éducation environnementale sont nécessaires. La résilience n’implique pas seulement la résistance, mais aussi la capacité de transformer les systèmes sociaux et économiques pour les rendre plus équitables et durables.

Les événements extrêmes récents montrent le coût élevé du changement climatique : au Vietnam, les typhons Kalmaegi et Bualoi ont causé près de 736 millions de dollars de dégâts, tandis que les Philippines évaluent encore les effets du super typhon Fung-wong. En Jamaïque, l’ouragan Melissa a causé des pertes estimées à 7 milliards de dollars, soit environ un tiers du PIB du pays.

Le financement : essentiel pour atteindre les objectifs climatiques

Le financement est l’un des thèmes centraux de la COP30. Depuis le début du sommet, les discussions ont été marquées par la nécessité d’obtenir les ressources qui permettront, en particulier aux pays en développement, d’atteindre les objectifs de réduction des émissions et d’adaptation.

Les discussions tournent autour de la manière de mobiliser 1 300 milliards de dollars par an avec des capitaux publics, mais surtout privés, ainsi que de leur répartition et de la transparence dans l’utilisation des fonds. Les pays en développement demandent que les ressources soient fournies rapidement et sans conditions, tandis que les donateurs insistent sur la nécessité de mobiliser des capitaux privés et de garantir l’efficacité et la transparence.

Sans un financement adéquat et prévisible, les engagements de l’Accord de Paris et les décisions prises lors de la COP risquent de rester des déclarations symboliques.

« Si ceux qui font la guerre étaient à la COP30, il serait beaucoup moins cher de dégager 1 300 milliards de dollars par an pour régler le problème climatique que 2 700 milliards pour faire la guerre comme ils l’ont fait l’année dernière », a déclaré Lula.

Pourquoi la COP30 est importante

La COP30 est importante parce que :

• Elle marque un tournant, dix ans après l’Accord de Paris.
• Elle permet d’évaluer l’écart entre les engagements pris et les actions réelles.
• Elle renforce la coopération internationale et la solidarité climatique.
• Elle établit un lien plus clair entre l’atténuation et l’adaptation, en comprenant que les deux sont nécessaires.
• Elle définit l’orientation de la politique climatique pour la prochaine décennie.

La COP30 en Amazonie : un scénario clé

Tenir la COP30 à Belém, aux portes de l’Amazonie, a une signification symbolique et stratégique très importante. L’Amazonie n’est pas seulement la plus grande forêt tropicale du monde, mais aussi l’un des principaux puits de carbone de la planète, essentiel pour réguler le climat mondial. Sa conservation est essentielle pour freiner le réchauffement climatique, protéger la biodiversité et garantir la résilience des communautés locales face aux phénomènes extrêmes. De plus, accueillir le sommet dans cette région place les défis des écosystèmes tropicaux au centre de l’agenda international et renforce la nécessité de traduire les engagements climatiques en actions concrètes sur le terrain.

Elle est aussi étroitement liée aux droits des peuples autochtones, qui protègent de vastes étendues de forêt. Ces dernières années, la pression sur leurs territoires s’est accrue, et les peuples autochtones réclament la reconnaissance légale de leurs terres et la délivrance de titres de propriété complets comme mesure clé pour freiner la déforestation et la dégradation.

Lors de la manifestation organisée hier, le 11 novembre, par les communautés autochtones, celles-ci ont fait irruption dans la zone bleue de l’événement en criant « Notre terre n’est pas à vendre », dénonçant l’exclusion des peuples autochtones des négociations, la menace de l’agro-industrie, l’exploitation pétrolière, l’exploitation minière et l’abattage illégal. Cela a donné lieu à des altercations et des affrontements avec les forces de sécurité internationales, ce qui montre bien que le sommet ne se concentre pas seulement sur la conservation d’un écosystème critique, mais aussi sur la justice sociale et le respect des droits de ceux qui y vivent, des éléments essentiels pour trouver des solutions climatiques efficaces.

Communication et action

Chez 10 Billion Solutions, nous travaillons à la croisée de la communication et de l’action climatique, en mettant en avant des histoires vraies et des voix locales qui font bouger les choses.

Mariana Castaño Cano l’explique récemment dans une interview à La Linterna de Cadena COPE, où elle parle du rôle de ce sommet.

Mariana souligne que le changement climatique « est utilisé comme une arme politique et idéologique », même si les preuves scientifiques sont sans équivoque. Vous pouvez écouter son intervention ici (en espagnol) et lire cet autre article auquel elle participe.

Vous pouvez explorer nos images de la COP30 (tous droits réservés) et d’autres travaux sur Flickr.

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