Le nouveau rapport de l’ONU met en garde contre la lenteur des progrès mondiaux en matière de climat
L’ONU a publié son très attendu rapport de synthèse sur les contributions déterminées au niveau national (CDN), qui met en garde contre la lenteur des progrès des États en matière d’action climatique. Selon l’analyse, les plans climatiques présentés jusqu’à présent dans le cadre de l’Accord de Paris ne réduiraient les émissions que de 10 % d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2019, alors que la science indique qu’une baisse de 60 % est nécessaire pour maintenir la limite de 1,5 °C d’ici 2100 par rapport à la température de l’ère préindustrielle.
En gros : le monde avance, mais trop lentement. À une semaine du sommet des dirigeants qui précède la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP30, à Belém, au Brésil, les 6 et 7 novembre, ce rapport marque un tournant : les engagements doivent être améliorés et, surtout, respectés.
Ce que révèle le rapport des CDN
Le rapport analyse 64 plans climatiques présentés entre janvier 2024 et septembre 2025, qui représentent environ 30 % des émissions mondiales (en prenant 2019 comme référence). L’analyse montre que si ces plans sont respectés, les émissions pourraient commencer à baisser, mais pas aussi vite que la science le demande.
Parmi les points les plus marquants du rapport, on constate que la grande majorité des plans climatiques adoptent une approche globale : environ 89 % fixent des objectifs de réduction couvrant l’ensemble de l’économie, tandis que 84 % incluent tous les secteurs définis par le GIEC. En plus, presque tous les pays (environ 98 %) concentrent leurs efforts sur le secteur énergétique qui, comme on le sait, est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre.
Dans l’ensemble, les 64 plans analysés prévoient une réduction des émissions de 10 % d’ici 2030 et de 17 % d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2019. S’ils étaient appliqués dans leur intégralité, y compris les engagements que les pays en développement conditionnent à l’obtention ou non d’un soutien financier ou technique, la réduction pourrait se situer entre 19 % et 24 %. Il convient de noter qu’environ deux tiers des plans (67 %) contiennent des éléments conditionnels, dépendants du financement international.
Le rapport conclut que, même si les engagements actuels sont compatibles avec la limitation du réchauffement à 2 °C, ça ne serait possible que si les promesses de neutralité climatique à long terme sont tenues.
Le message est clair : même si les plans visent une réduction des émissions, le rythme et l’ampleur des mesures sont encore insuffisants et, dans ce contexte, la COP30 sera un moment décisif pour que les pays montrent s’ils ont l’intention de combler le fossé en matière d’ambition.
Rappelons également qu’il existe un certain degré d’incertitude dans l’analyse, car le rapport a pris en compte la contribution présentée par les États-Unis à la fin de 2025, avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui a donné un nouveau tournant à la politique climatique, laissant libre cours à l’exploitation des ressources fossiles du pays nord-américain.
Un contexte alarmant : record historique de CO₂
Alors que les pays se préparent pour la COP30, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié un rapport qui confirme que les concentrations de dioxyde de carbone ont atteint un record historique en 2024, avec 422,7 parties par million (ppm), le niveau le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de l’humanité.
L’OMM prévient que la concentration actuelle de CO₂ « est sans précédent depuis 800 000 ans » et que cette augmentation rapide est principalement due à l’utilisation continue de combustibles fossiles et aux incendies de forêt massifs.
Ces données montrent qu’il est urgent d’agir, car les politiques nationales ne sont pas encore alignées sur le rythme exigé par la science pour éviter des impacts irréversibles.
COP30 : accélérer l’action climatique et combler l’écart en matière d’émissions
Grâce à l’accord de Paris, le monde a amélioré ses perspectives face au changement climatique, car sans cet accord et les plans climatiques successifs, nous serions en passe d’atteindre une augmentation de la température moyenne de 4 °C d’ici 2100. Aujourd’hui, avec les plans sur la table, on est à environ 2,6 °C d’augmentation, ce qui est moins grave mais encore insuffisant.
L’écart entre les engagements pris dans les CDN et ce qu’exige la science reste énorme. La COP30 (10-21 novembre) sera décisive pour transformer les engagements en actions concrètes. Les pays devront présenter des plans plus ambitieux, des mécanismes de suivi clairs et des stratégies de financement permettant d’accélérer la transition vers des énergies propres et des solutions climatiques efficaces.
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